Des Tortues et des Hommes

Des Tortues et des Hommes



Au service des hommes
Commerce et protection
Les tortues et le droit




























































Au service des hommes


Pour nos ancêtres, la tortue était avant tout un aliment. Au temps des grands navigateurs, les tortues géantes des Seychelles et des Galapagos servaient de réserve de viande. Maintenues captives dans des stalles étroites et obscures, régulièrement aspergées d'eau, elles pouvaient passer des mois sur les navires. La carapace servait - et sert encore chez les peuples autochtones - de récipient, de bol, de marmite, de louche ou de cuillère.

Avec l'invention de l'aquarium et du terrarium, dans la seconde moitié du XIXème siècle, les tortues prirent le chemin des pays industrialisés. L'après-Seconde Guerre Mondiale vit l'explosion du commerce de masse de ces animaux, le plus souvent élevés dans de mauvaises conditions. Dès la première année, 80 à 90 % des animaux importés mouraient.

Dans les années 70, des dizaines de milliers de tortues provenant des Balkans et d'Afrique du Nord parvenaient encore en Europe Occidentale, souvent chargées à la pelle dans les camions, comme des choux. L'importation de masse maintenait les prix bas : les marchandises bon marché ont peu de valeur et sont souvent maltraitées.

Depuis, des lois ont mis fin à ces importations massives. Les prix ont augmenté, avec pour conséquence que les quelques tortues disponibles tombent de plus en plus souvent dans les mains d'amateurs motivés et responsables, qui disposent de livres sur la vie de ces animaux à l'état sauvage.

Par conséquent, de plus en plus de tortues naissent et sont élevées sous nos toits. Il n'est pas toujours facile de se procurer une tortue adulte, tandis que les jeunes sont facilement disponibles. Mais il faut savoir qu'il est beaucoup plus difficile d'élever des jeunes avec succès que des adultes importés.

Tortue géante des Seychelles (Dipsochelys elephantina)
Aujourd’hui, la tortue géante des Seychelles ne vit plus que sur l’île d’Aldabra. Autrefois, elle peuplait toutes les îles des Seychelles et Madagascar.


Tortue géante des Galapagos (Geochelone elephantopus)
On estime que l’on a tué plus de 100 000 tortues géantes. Il n’en resterait qu’environ 15000. Animal paisible venu du fond des âges, la tortue géante pullulait autrefois sur les îles.

Commerce et protection


La tortue des steppes (Testudo horsfieldii)
Depuis quelques années, cette tortue est importée en Europe en grande quantité pour être revendue dans les animaleries. Mais, son importation ne se passe pas toujours dans de bonnes conditions ; de ce fait, son adaptation en captivité peut être difficile.


Au moment d'acheter une tortue, il faut s'assurer que celle-ci est bien enregistrée auprès de l'administration et que le vendeur vous fournisse les documents légaux correspondants.

Dans presque tous les pays d'origine, la capture, la détention, le transport et l'exportation des tortues terrestres sont réglementés.

De même, dans les pays destinataires comme la France, la Suisse ou la Belgique, l'importation, la vente, la détention, l'élevage et la réintroduction dans la nature. Les autorisations administratives sont délivrées sur demande, au cas par cas.


Les tortues et le droit

Les tortues sont concernées par les lois de protection de la nature et la loi protège également l'acheteur en cas de vente d'un animal malade.
Les principales réglementations destinées à protéger les espèces menacées sont :
  • la Convention de Washington sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, adoptée le 11 juillet 1975 (dernière modification : 19 juillet 2000).
  • la nouvelle Directive Européenne n° 338/97, entrée en vigueur le 1er juin 1997 dans l'ensemble des pays de l'Union Européenne, et modifiée le 6 juillet 1999.
  • la loi Française de protection de la nature n° 76-629 du 10 juillet 1976, et la loi Guyane.
Ces différents textes comportent des annexes où figurent les espèces auxquelles ils s'appliquent. Selon le niveau de protection, le commerce et le transport de ces espèces sont réglementés de manière plus ou moins stricte. Le transport et l'importation sont soumis à autorisation.
En France, la Tortue d'Hermann ou Tortue des Maures (Testudo hermanni) est totalement protégée : il est interdit de la capturer et de la transporter.
Dans tous les cas, le propriétaire d'un animal doit être en mesure de prouver la provenance légale de l'animal qu'il détient. Si l'animal a été acquis avant 1984, avant que les restrictions n'entrent en vigueur et que les certificats légaux ne deviennent obligatoires, il faudra prouver votre bonne fois (facture, photos, témoignages de voisins, ou mieux de votre vétérinaire, etc.). Le défaut de preuves peut entraîner la confiscation de l'animal, voire des poursuites et une amende.

Identification d'une tortue
En lieu et place du marquage des animaux par puce - une disposition contestée - la masse corporelle ainsi qu'une photo des dessins du dessus et du dessous de la carapace peuvent servir de pièce d'identité.