Enclos et Observation

Enclos et Observation



Le bon enclos
Soins, maintenance et observation
L'hibernation







































































































































Le bon enclos

Il va de soi qu'on ne peut pas offrir aux tortues les mêmes conditions de vie - en quantité comme en qualité - que dans leur milieu naturel. Comme nous l'avons vu auparavant, divers facteurs conditionnent la vie des tortues au cours de l'année. Les plus importants sont la température, la chaleur solaire, la lumière et l'humidité de l'air et du sol. Il faut donc comparer les conditions de vie dans la nature de l'espèce concernée avec celles que l'on peut offrir chez soi, et apporter les corrections nécessaires selon l'endroit et la saison. La vie d'une Tortue d'Hermann ne sera pas la même dans une maison sicilienne et dans un jardin normand.

Un enclos correct, comprenant un parcours extérieur, doit être réfléchi à l'avance. Dès la conception, il faut tenir compte des fonctions et de la climatisation nécessaires au bien-être et à la protection des animaux. Même si l'on ne souhaite pas bouleverser sa maison et son jardin, il faut au moins être en mesure d'offrir des conditions de vie correctes aux animaux (espace, lieu d'hibernation). Si vous ne pensez pas être en mesure de proposer de bonnes conditions à vos tortues, il sera sage de reconsidérer l'achat. C'est pourquoi la question du logement doit être considérée avant d'acquérir des animaux.

Situation et clôture

La plupart du temps, les détenteurs de tortues vivent dans des régions plus froides que les pays d'origine des animaux. L'enclos devra donc bénéficier d'un emplacement le plus favorable de la maison ou du jardin : exposé au soleil, à l'abri du vent et de la pluie. Il faut également pouvoir le surveiller facilement et y accéder sans difficulté.
L'espace habité par les animaux est appelé territoire. Ce dernier peut être délimité par des obstacles naturels - rivages, cours d'eau, falaise, rocher - ou par des barrières. La barrière qui entoure le parcours extérieur doit empêcher les animaux de fuir et doit simuler des obstacles naturels, sans détruire l'harmonie générale du jardin.


Les qualités d'une bonne barrière :

  • Les animaux ne doivent pas pouvoir grimper par dessus
  • Elle ne doit pas les inciter à  escalader
  • Elle doit être opaque
  • Elle doit stocker et réfléchir la chaleur et protéger du vent
  • Il faut pouvoir regarder par dessus et l'enjamber
  • Elle doit être esthétique

Les risques cachés :

  • Les surfaces rugueuses et le grillage facilitent l'escalade ; souvent, les tortues retombent sur dos
  • Les tortues ne perçoivent pas le grillage comme un obstacle et s'obstinent souvent à tenter de le traverser
  • Les joints horizontaux, les poteaux plus hauts que la barrière, les clous et les coins aident les tortues à grimper

Les bonnes idées :
  • Les murets de pierre ou de béton, qui stockent la chaleur ; les murs ou édifices du côté nord de l'enclos procurent une protection contre le vent et le froid
  • Penser aux possibilités d'observation depuis un balcon ou le jardin
Matériaux pour barrières à tortues :
    • Parpaings et plaques en béton
    • Dalles de plâtre
    • Pieux et planches en bois
    • Briques plates
    • Verre armé et autre


Exemples de barrières à tortues :

a) Mur de parpaings coiffé de dalles de jardin
b) Palissade de pieux traités
c) Soubassement en béton sur lequel on peut poser du verre armé ou des briques plates
d) Soubassement en béton, avec planches en bois montées sur des tasseaux ; la plus haute étant disposée de manière à créer un surplomb rentrant
e) et f) Pierres naturelles sur soubassement en béton

Dimensions de l'enclos

L'enclos sera le nouveau territoire de vos tortues. Dans la nature, les dimensions du territoire sont déterminées par ses besoins, le climat, le relief, la densité de la population, l'abondance de la nourriture, par la présence de prédateurs et l'existence de refuges. Les dimensions minimales conseillées avoisinent 1m2 par animal mais cette surface est à augmenter si on élève plusieurs mâles. Pour deux tortues, la longueur de l'enclos doit être au moins égale à 8 fois la longueur de la carapace de l'animal le plus grand, et la largeur égale à la moitié de la longueur.

La question est maintenant de savoir si nous voulons héberger nos tortues toute l'année dans un enclos extérieur. Si oui, il faut prévoir un abri, des zones de repos et un quartier d'hiver. L'élevage à l'extérieur devrait être un objectif à terme, car les animaux peuvent se comporter comme dans la nature et l'on peut donc faire des observations fiables et dignes d'intérêt. En quelque sorte, on dispose d'un terrarium à ciel ouvert.

Mais si l'on manque de place, on peut se contenter d'installer dehors un abri pour la nuit ; pendant les périodes froides et humides, on transporte les tortues dans un terrarium d'intérieur ; puis les animaux hiberneront dans une caisse, dans une cave fraîche et humide. Dans ce cas, il faut trois logements (parcours extérieur, terrarium et caisse), ce qui suppose de perturber les animaux plusieurs fois par an. Ce système à trois demeures ne peut être qu'une solution d'urgence ou une mesure transitoire pour permettre au soigneur et à ses animaux de faire connaissance. Mais à terme, dans l'intérêt des tortues, celles-ci devraient être hébergées toute l'année dans un seul et même endroit.
Abri d'été
Mimi sous son abri

Soins, maintenance et observation

Comme dans la nature :
  • Une fois habitués à l'enclos, les animaux ne doivent plus changer de territoire
  • Ils peuvent chercher l'endroit qui leur convient le mieux, selon le temps qu'il fait
  • Dans un grand enclos peu peuplé, ils couvrent leurs besoins eux-mêmes.
Les soins consistent essentiellement à leur fournir de la nourriture en quantités modérées. La surveillance se limite à vérifier le bon état de la clôture, à tailler les plantes en été et à mesurer et à peser régulièrement les animaux. On en profite pour chercher d'éventuelles blessures et pour évaluer leur état général.
Si le sol est granuleux, nul besoin de manucure ; si la nourriture est correctement choisie, pas besoin de limer le bec. Il est déconseillé d'enduire la carapace d'huile ou de graisse, car cela bouche les pores dont elle est percée. La nature ignore ce genre de "soins".

De même la nature est rarement équipée de récipients, on y trouve plus souvent des flaques d'eau. Dans les régions tropicales, les tortues couvrent leurs besoins en eau en mangeant ou en buvant la rosée matinale. L'eau dans les récipients augmente le risque de transmission de maladies ; il faut les désinfecter régulièrement. Si vous en avez la possibilité, un bassin aux rives en pente douce, planté de végétaux aquatiques, est préférable et apporte un ornement supplémentaire au jardin.

Pour finir, toute personne qui garde des animaux chez elle doit se donner les moyens, suivant ses centres d'intérêt et son temps libre, d'observer la vie de ses protégés de manière détendue et confortable. Outre le temps nécessaire aux différentes tâches, il faut aussi trouver le temps pour observer et, pouquoi pas, pour prendre des notes, afin de maintenir vivace votre intérêt pour vos animaux.
Les ballades de Griffon dans son enclos

L'hibernation

L'hibernation est une phase de repos physiologique conditionné par le climat et le manque de nourriture. En élevant les tortues toute l'année dans un enclos extérieur équipé d'un abri, elles ont le temps de se préparer à l'hibernation, comme dans la nature. Malgré l'alternance de journées chaudes et froides, la température moyenne diminue progressivement, les jours racourcissent, la durée d'éclairement diminue. Pour le bien-être des animaux et pour l'intérêt de nos observations, il est préférable de laisser leur instinct décider du moment où ils s'enfouiront.

Rentrer les tortues en octobre, dès que la température extérieure ne dépasse pas 10 °C et que le temps est pluvieux, les nourrir copieusement à 25 °C, puis les installer brutalement en novembre dans la cave à 10 °C - un choc thermique de 15 °C ! - est contre-indiqué pour la santé physique et psychique des tortues. Ainsi maltraitées, les tortues cherchent souvent à sortir de la caisse avec l'estomac plein, car elles n'ont pas eu la possibilité d'adapter leur rythme d'activité à l'hibernation.

Une hibernation incomplète, par exemple à 15 °C dans une chambre est toujours fatale. A cette température, le corps consomme trop d'énergie et d'eau. Si l'on ne peut bâtir d'abri dans un sol suffisamment profond, il ne reste que la caisse à la cave. Celle-ci, protégée des rongeurs, contiendra le même substrat à la même température que dans un abri à tortues. La caisse doit être placée dans une pièce fraîche et humide ; la température doit permettre de conserver son humidité au substrat, qui ne doit être ni trempé, ni desséché. Des contrôles hebdomadaires sont conseillés.
Dans une serre, les tortues sont réveillées par l'augmentation progressive de la température. A la cave, il faut déplacer la caisse dans un lieu clair et ouvrir une fenêtre, afin que l'air printanier réveille peu à peu les occupantes. Dans tous les cas, évitez de réveiller brutalement les tortues.
Hibernation en caisse
Hibernation dans une cabane, en milieu naturel